Aux enfants de la toile

Aux enfants de la toile qui grimpent vers les étoiles

Les drapeaux de prières flottent au vent. Un moineau s’offre à ma vue, il vient chiper une brindille sur la jardinière. Il serait grand temps que je la refleurisse.

Quand je suis arrivée dans cet appartement, au coeur du centre ville, je ne l’avais pas choisi. À cette époque, mon corps n’était plus capable d’emmagasiner la moindre dose de stress. Je me souviens que la mairie parlait de réaménager la zone pour construire une tour à habitations juste à la place de cette toile qui n’aurait même pas été déplacée. Elle aura juste disparu, comme ça, Pouf !

Alors que je le vois bien, moi, qu’il n’y a pas plus investie qu’elle.

Tous les petits spidermen, du soir au matin ; des alpinistes sur le toit du monde, des navigateurs scrutants l’horizon, des champions sur le haut du podium, des oiseaux dans leur nid, des aigles royaux, des singes grimpeurs, plein de vitalité, bipèdes peu farouches, des explorateurs cosmonautes, des pirates funambules…

Depuis ma fenêtre, j’observe, le sourire aux lèvres,

l’instant des multiples possibles,

la victoire des morceaux de liberté

sur les briques encimentées.

L’immeuble ne sera jamais construit.

Aussi longtemps que je resterai ici, je n’aurai pas de vis-à-vis.

Je pourrai continuer à regarder l’immensité du ciel

et être témoin des joies et des peines

des enfants de la toile

grimpant vers leurs étoiles.

Kalaallit Nunaat, la terre verte

consigne: carte postale fictive depuis un pays aléatoire. intégrer des mots de leur langue qui sont passés dans notre langage courant

Chèr.e.s,

Enfin j’y suis ! Quel bonheur d’être arrivée au Groenland, Royaume indépendant du Danemark. Depuis le temps que je rêvais de vivre ces jours sans fin et respirer l’air du grand Nord.. J’ai quitté Nuuk, la capitale, hier pour arriver dans ce petit village qui ne compte qu’une seule voiture pour tous les habitants (par contre, ils possèdent tous un motoneige). Ici, la majorité des résidents sont descendants d’inuit et parlent encore le Kalaallisut -les adultes du moins- Parmi les civilisations des Premières Nations, c’est le langage arctique le plus vivace. Les enfants eux, glissent en traîneau suivi par des huski ou font du vélo sur la banquise. Je dois avouer que j’ai été amusée de voir l’un d’eux se régaler d’un esquimau glacé, la scène était plutôt inattendue et j’ai regretté de ne pas avoir mon appareil sous la main. Mon plus gros anorak ne suffit pas malgré que nous soyons en été. Il fait froid la nuit, et j’ai du mal à trouver le sommeil puisqu’il y fait comme en plein jour. Toutefois, mes yeux fatigués et moi-même ne nous repaissons pas du spectacle que m’offrent les soleils de minuits. Demain, je pars en kayak vers le fjord avec un inuk. Peut-être y apercevrais-je un rorqual ou des bélugas, qui sait ? Mon guide est semi-nomade et pratique encore la chasse au phoque. J’ai beau être végétarienne, cela ne m’empêche pas de respecter le fait qu’il vive encore de cette tradition. Dans les prochains jours, des italiens doivent arriver. Nous pourrons alors partir en hélicoptère vers la baie d’Uummannaq pour démarrer la randonnée. J’ai hâte ! On m’a dit que cette montagne est en forme de coeur…
Sous ces bons auspices, je t’envoies mes meilleurs pensées.

Psst : si tu veux savoir, non, je ne dors pas dans un iglu 😉 et oui, promis, je remettrai un bisou de ta part à Nanoq, l’ours polaire, si je le vois

**tendresse

Brève d’espoir

postalement dédicacé à MuLiFu

Chers,

Merci pour vos gentils mots

Je suis prise par ma vie bruxelloise

mais ça ne m’empêche pas de penser trèèès souvent à vous

Je me répare et me rafistole

Je pousse et épouse mes limites

je me façonne, m’illusionne

Je vis, ris, tempête, chagrine

J’expérimente et j’invente

Je fonce et je plonge et je me plante aussi

(je grandi quoi, portée par vos bonnes pensées)

Et comment se porte votre jardin potager ?

Bien à vous,

Bisous